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Photo du rédacteurIvanie Legrain

LA MUSÉOTHÉRAPIE, L’ART D'ALLÉGER L’ÂME

Pour la troisième année consécutive, le Palais des Beaux-Arts de Lille s’allie au CHU pour sensibiliser le public au cancer du sein. Ce mercredi, le musée accueillait une centaine de personnes pour une soirée autour d’Octobre Rose, mais surtout du bien-être.

© Ivanie Legrain

Il y a trois ans pour sa campagne de prévention au cancer du sein, le CHU de Lille proposait au Palais des Beaux-Arts de transformer certaines de ses œuvres en véritables outils de sensibilisation à la maladie. Depuis, le musée propose chaque année à l’occasion d’Octobre Rose une série d’activités destinées à mettre en lumière cette maladie tout en initiant à l’art-thérapie.



QUAND LA MÉDECINE ET L’ART SE RENCONTRENT

Chaque année, les équipes du CHU et du Palais des Beaux-Arts se rencontrent pour choisir ensemble les objets, tableaux et sculptures qui composeront le parcours Octobre Rose du musée. Avec l’aide du personnel de l’hôpital, plusieurs œuvres symbolisant la diversité des seins dans les époques ont été sélectionnées. “L’année dernière par exemple, on avait choisi la Statue de Cléopâtre car elle se tient le sein dans une position qui rappelle les techniques d’autopalpation”. C’est ce qu’explique Juliette Barthélémy, cheffe du service médiation et implication des publics au Palais des Beaux-Arts, qui travaille sur cette collaboration depuis le début. Pour elle, l’objectif premier était de détourner des représentations parfois érotiques du sein en œuvres éducatives, car si l’art est connu pour générer des émotions, Juliette Barthélémy l’assure, il peut aussi permettre des prises de conscience.


L’année 2023 marque un tournant dans la coopération entre les deux établissements. Le 6 novembre, le CHU et le musée signeront une convention afin de mettre en place de nombreux ateliers pour les patients de l’hôpital, notamment ceux des services d'Alzheimer, de pédopsychiatrie et de la PMA. Les établissements ont également officialisé la prescription muséale : des séances prescrites aux patients par les soignants leur permettant d’accéder à des moments d’art-thérapie gratuits au sein du musée. Mais la muséothérapie ne date pas d’hier au Palais des Beaux-Arts. Comme l’affirme Juliette Barthélémy, le musée s’inscrit “dans une politique globale de sensibilisation à des grandes causes”. Instaurant une réelle passerelle entre culture et santé, l’établissement a déjà proposé des activités en lien avec l’endométriose ou encore les troubles autistiques. En mai dernier, l’Atrium du musée avait accueilli l’EFS pour une collecte de don du sang.


Plus largement, le Palais des Beaux-Arts propose un programme de bien-être avec des soirées yoga ou encore des moments musicaux. “On souhaite que le musée soit un endroit où on puisse s’asseoir, se reposer… L'art est un appui pour alléger les souffrances psychiques, alors on essaie de créer des bulles de détente qui peuvent être recréées ailleurs”. Des méthodes comme la muséothérapie, c’est ce que recherchait le corps médical pour accompagner ses patients afin de les “aider à endiguer le fléau que peut être la maladie sur l’esprit”. Avec la nocturne Octobre Rose, notamment organisée pour financer le programme de soins socio-esthétiques destiné aux patients suivis pour un cancer, le pari semble réussi.



UNE SOIRÉE POUR PRENDRE SOIN DE SOI

Dès 18h, les participants attendaient que les portes du musée s’ouvrent. Tapis de yoga sous le bras, toutes et tous étaient présents dans le même but : se détendre tout en participant, à leur échelle, à la lutte contre le cancer du sein. Au programme : boissons offertes par le Palais des Thés, balade au milieu des collections permanentes, accès en avant-première à l’exposition Où sont les femmes ? et atelier de sensibilisation à l’autopalpation. “L’objectif, c’est avant tout de toucher les gens qui étaient déjà informés sur ce qui entoure le cancer du sein, et surtout ceux qui ne l’étaient pas”, indique Juliette Barthélémy.


L'atelier de sensibilisation et d'initiation à l'autopalpation © Ivanie Legrain

Mais si les visiteurs étaient si nombreux, c’était notamment pour vivre, le temps d’une soirée, une expérience méditative sonore guidée par trois professeures du studio de yoga Oasis. Il est 20h lorsque la séance commence. Hortense, la fondatrice du studio, prend la parole : “L’objectif de cette expérience, c’est de ressentir son corps émotionnel et les sensations qu’il engendre”. Pour ce faire, les participants seront initiés au "voyage sonore aux bols de cristal". Hortense l’explique, dans certaines cultures, on croit à la guérison par le son. Pendant environ 45 minutes, allongés sous les lumières roses de l’entrée du Palais des Beaux-Arts, les yogis en herbe ont ainsi pu se laisser porter par les différentes notes produites par ces bols aux multiples tailles. Une chose est sûre, tout le monde en est ressorti apaisé.


Le musée est ouvert le lundi de 14h à 18h et du mercredi au dimanche de 10h à 18h. Plein tarif 7€, tarif réduit 4€, entrée gratuite pour tous le 1er dimanche du mois.



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